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Alexandre Mottier

Memento mori, «souviens-toi que tu es mortel», cette maxime issue du christianisme médiéval doit nous rappeler chaque jour la vanité de toute vie terrestre. C’est une injonction à privilégier le détachement, l’ascèse et l’abstinence.  C’est un frein aux plaisirs … en quelque sorte, un confinement.
Mais memento mori entre aussi en dialogue avec carpe diem, «cueille le jour», une invitation à boire, à manger, à profiter de l’instant présent puisque justement nous sommes mortels. Alors, jouir de la vie mais ne jamais oublier que le temps nous est compté ? Comment concilier cette improbable équation ?
Cet équilibre fragile constitue la base de mon travail, ce sentiment contradictoire lui a donné sa matière. Métaphore de notre propre finitude, les plantes nous montrent le chemin. Miroir implacable de nos métamorphoses, ces fleurs m’ont permis de composer une partition libre et originale, une variation de formes et de couleurs qui, tout en nous rappelant la vanité de l’existence, nous renvoie surtout l’image de la fragile beauté du vivant qu’il convient de célébrer.