«quête dans les paysages de la mémoire»

Tout souvenir a une couleur. La peinture de Pablo Betti est une quête dans les paysages de la mémoire, un voyage intérieur, un travail abstrait à travers la couleur et la texture des réminiscences. Dans la superposition de différents plans, voiles chromatiques, dans le jeu apollinien de la lumière et de l’opacité, dans la pesanteur de la matière et la légèreté de l’espace vide, l’artiste insinue, montre, révèle -mais ne dit pas- une conception esthétique du monde et de la vie, une image de son présent et son passé. L’épaisseur de la peinture laisse émerger le «dessous» caché, l’expression dans la matière. Pour Pablo Betti, l’art est une archéologie de l’âme.
«Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence». Oui, ou plutôt, le transformer en objet artistique, forme et couleur qui perdurent au-delà des mots et des gestes. Selon René Char, le commentaire, l’observation et la critique d’une œuvre d’art peuvent être profonds, singuliers ou brillants, mais ils ne peuvent éviter de réduire à une signification, un phénomène qui, finalement, n’a d’autre raison que d’être, être esthétiquement. Pour Betti, face à l’absurdité du monde, la création artistique est un moyen d’offrir un peu de clarté pour l’artiste et pour le spectateur qui se regardent tous les deux dans ce miroir universel.

Pablo Betti est né à San Fernando, Argentine, en 1955. Après avoir fait des études auprès de différents maîtres, il entame une carrière dédiée exclusivement à l’activité artistique, avec plusieurs expositions individuelles et collectives à Buenos Aires, New York, en Italie et désormais à Genève. Actuellement, il vit entre Buenos Aires et la Sardaigne, à la poursuite de la couleur.

M.B.




> exposition Pablo BETTI - Galerie d'Anières

> septembre 2015 - accrochage collectif

http://www.pablobetti.com